Lucas Bouan Tsobgny est le lauréat 2023 de la Résidence Beaux-Arts de Paris – Villa Saint-Louis Ndar. Né en 1996 à Paris, Lucas Bouan Tsobgny est diplômé et félicité des Beaux-Arts de Paris en 2021. Artiste pluridisciplinaire, il y fréquente plusieurs ateliers, notamment celui de danse d’Emmanuelle Huynh et de matériaux composites de Jérémy Berton. Son travail prend un tournant décisif quand il intègre son corps aux matières qu’il réalise. Sculpteur et performer, il crée des rites contemporains où il danse de façon organique pour établir des ponts entre des identités multiples et se métamorphoser. Cet artiste se distingue par ses œuvres sculptées et vivantes où le corps et les matières se frottent, fusionnent avant de se disloquer dans des mouvements ritualisés. Sculpteur et performer, il orchestre des pratiques lors desquelles il danse de façon spontanée et crée des liens symboliques entre des identités multiples qui se transfigurent. L’instantané du mouvement, de manière instinctive et sensible, propulse le conventionnel dans une toute autre dimension et le fait continuellement muer. Une proposition atypique et très personnelle qui fait de Lucas Bouan Tsobgny le lauréat de l’appel à candidature conjoint Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris – Villa Saint-Louis Ndar.
Sa résidence porte sur la question de la peau, de la mue et de la métamorphose qui traverse son travail plastique et chorégraphique. Pour Lucas Bouan Tsobgny, ces thèmes-là prennent un sens très fort lorsque nous pensons à l’état actuel de l’Afrique qui se relève d’un passé colonial encore très visible notamment à Saint-Louis. Son temps de résidence est l’occasion pour lui de créer un nouveau rituel qui invoque et assemble les gestes, les formes et les récits, réels ou imaginaires, qu’il récolte auprès des Saint-Louisiens. Il porte une attention particulière à la Langue de Barbarie, et entend aller à la rencontre des habitants du village de pêcheurs de Guet-Ndar parce qu’il perçoit la puissance poétique et esthétique de leur activité. Lucas souhaite apprendre leurs gestes et les mouvements des poissons. Il veut comprendre la complexité des relations que ces habitants entretiennent avec la mer et les rituels qu’ils adoptent. Une opportunité aussi de découvrir la mémoire inscrite dans ces corps qui nourrit ce rituel contemporain.
Résidence en partenariat avec L’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, les Amis des Beaux-
Arts de Paris.