Laurence Gavron

Présence
En résidence en mars 2022
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Laurence Gavron est une femme de lettres, photographe, scénariste et réalisatrice de documentaires. Cette Sénégalaise d’origine française a commencé en écrivant sur le cinéma dans divers journaux et revues, puis a travaillé pour la télévision, en particulier comme assistante puis journaliste et réalisatrice sur Cinéma, Cinémas, Étoiles et Toiles, Métropolis, Absolument Cinéma, Après la sortie, etc. Elle est l’auteure d’un ouvrage, écrit en collaboration avec Denis Lenoir, sur John Cassavetes en 1986, du roman Marabouts d’ficelle en 2000 et des romans policiers Boy Dakar en 2008, Hivernage en 2009 et Fouta Street en 2017, lauréat du prix du roman d’aventures.
L’une des principales caractéristiques de Laurence Gavron dans son travail est d’avoir une identité composite, constituée d’une forte identité visuelle (plus précisément cinématographique) et une passionnante identité africaine. Son parcours est une fascinante démonstration que l’appartenance découle d’un choix. La symphonie de son existence l’a transportée au Sénégal dans les années 90 où elle finit par s’installer en 2002. Son décor – l’environnement sénégalais, est à la fois toile de fond de ses films mais en est également le sujet principal. Ceux-ci participent activement à la valorisation du patrimoine culturel et historique sénégalais, à l’instar de Samba Diabaré Samb, le gardien du temple, Sur les traces des mangeurs de coquillages ou encore Si loin du Vietnam, qui revient sur l’histoire des métis sénégalo-vietnamiens.

Sa résidence à la Villa Ndar lui permet de poser les premiers jalons du projet Présence, qu’elle porte en elle depuis plusieurs années. Il s’agit de réaliser un film sur la vie passionnante et pourtant peu connue d’Alioune Diop, intellectuel sénégalais né à Saint-Louis et ayant passé une partie de sa vie à Paris. Un pont entre son pays de naissance et son pays d’adoption. À travers Alioune Diop et outre son œuvre propre, la cinéaste tente de faire revivre l’ambiance bouillonnante des années 1940 et 1950 à Paris, période qui voit l’essor de l’intelligentsia africaine, se rencontrant, se réunissant, et vivant ensemble un nouvel espoir pour des lendemains indépendants. Une utopie exploitable où l’Histoire, la Culture et la Vie africaines prendraient un nouvel essor, seraient reconnues à l’intérieur et à l’extérieur du continent.
C’est aussi l’occasion d’imaginer ce Ndar des années 1910 à 1937, la naissance d’une conscience puis d’une vocation pour ce jeune Sénégalais que rien ne prédestinait à ce parcours de vie hors du commun.