Kidi Bebey est autrice et journaliste. Son parcours témoigne d’un intérêt affirmé pour le continent africain, ses cultures et sa jeunesse. Journaliste, elle écrit actuellement des chroniques hebdomadaires sur la littérature africaine pour Le Monde. En tant qu’autrice, elle écrit des albums, romans d’aventure et livres documentaires pour la jeunesse. Son premier roman de littérature générale, Mon royaume pour une guitare est paru au format poche (Pocket, 2019). Il retrace le parcours de ses parents, arrivés du Cameroun comme étudiants boursiers en France à la fin des années 1950 et la façon dont ils ont mené leur vie professionnelle et familiale en terre française. Disponible en français, il est également paru aux États-Unis sous le titre My Kingdom for a guitar (traduction Karin Lindo – Indiana University Press, 2021).
Le premier Festival Mondial des Arts Nègres s’est tenu à Dakar en avril 1966, sous l’égide du Président Senghor, de la Société africaine de culture et de la revue Présence africaine. L’événement a réuni personnalités de la création et intellectuels d’Afrique et de la diaspora (États-Unis, Brésil, Antilles…) tels que Aimé Césaire, Amadou Hampâté Bâ, Wole Soyinka, Ousmane Sembène, Duke Ellington, Langston Hughes… ou encore le ministre français de la culture de l’époque André Malraux. Ces trois semaines exceptionnelles ont eu un retentissement international. L’époque était à la prise d’élan, à l’espoir, à l’ambition pour l’Afrique et pour la première fois, le continent nouvellement indépendant démontrait aux yeux du monde sa grandeur culturelle. Aujourd’hui cependant, en dehors des cercles de la recherche universitaire, l’événement a disparu de la mémoire du grand public.
C’est dans ce contexte très marqué par des hommes d’influence que Kidi Bebey plonge une forte et jeune figure féminine, personnage principal de la fiction qu’elle souhaite développer lors de sa résidence à la Villa Saint-Louis Ndar. Un roman qui se veut restaurer à la fois la mémoire de cet événement tout en soulevant un coin du voile qui recouvre l’envers du décor de ce mythique événement. Elle s’intéresse à cet épisode de l’histoire du continent africain aussi bien pour son potentiel narratif que pour la
symbolique qu’elle représente dans les diasporas noires. Son séjour au Sénégal est une occasion de s’imprégner de l’ambiance du pays, de puiser dans les archives et de recueillir des témoignages.
Oriki & Woz Kaly
En résidence en octobre 2023