Ken Aïcha Sy

Survival kit
En résidence en juin 2023
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Ken Aïcha Sy est née à Dakar, d’une mère franco- martiniquaise, journaliste et d’un père sénégalais artiste plasticien, elle grandit dans la capitale sénégalaise avant d’aller faire des études à Paris en design et histoire de l’art… C’est durant la période du Festival Mondial des Arts Nègres , que Ken Aïcha rentre au Sénégal. Sensible au milieu créatif et à la cause des artistes sénégalais, elle monte une plateforme culturelle nommée Wakh’Art pour participer à la valorisation des industries culturelles sénégalaises. Tantôt productrice, tantôt commissaire d’exposition, Ken Aïcha Sy est une femme artiste depuis plus d’une décennie. À travers son espace la Boîte à idée, installée maintenant au sud de Dakar sur la Petite Côte, elle se bat pour suivre son motto : faire de l’art un facteur de développement et d’émancipation.

Après une douzaine d’années d’activisme et de cartographie de la scène culturelle contemporaine sénégalaise , j’ai voulu m’intéresser à son passé. Comment en sommes-nous arrivés là ? Pourquoi le Sénégal connait-il cette renommée internationale ? Comment l’Ecole de Dakar et les dynamiques de politiques culturelles mises en place par Léopold Sédar Senghor ont-elles changé la vision et le travail de centaines d’artistes sur tout le continent ? Qui sont les artistes précurseurs ? Afin de répondre à ces questions , j’ai entamé il y a bientôt deux ans, une recherche curatoriale autour de l’histoire de l’art contemporain sénégalaise post indépendance, des années 1960 à 1990. Avec pour point de départ , une figure emblématique, celle de l’artiste plasticien El Hadji Sy. Cet esprit rebelle, cofondateur du Village des Arts de Dakar, des collectifs Tenq et Agit’Art , s’avère être son père. Il paraissait incongru d’être la fille de l’artiste et ne pas connaître son histoire, la leur.

Dans ce contexte, elle a démarré ses recherches à Dakar entre les archives du Soleil, le Village des Arts et d’autres espaces où elle a pu collecter des informations, interroger ses pairs. Elle est ensuite allée en Allemagne où durant plusieurs mois, elle a pu, à cette occasion, consulter les archives des musées et visiter des espaces d’art afin d’interroger des historiens de l’art, des commissaires. Son voyage s’est poursuivi en Angleterre, plus précisément à Londres où elle a été édifiée par les documents retrouvés dans les archives des Universités, de certaines galeries, des écrits, des images et films qui témoignent entre autres des travaux de la créativité et de l’innovation dans l’approche de certains artistes sénégalais. Cette recherche se poursuit maintenant à Saint-Louis. Car à travers cette démarche, elle questionne aussi l’importance du rôle des gardiens et suggère des options pour développer des attitudes responsables et conscientes dans le processus de restitution et de transmission.