Photographe et artiste visuel, Ishola Akpo conçoit des œuvres protéiformes. Sa pratique artistique se caractérise par une dialectique, oscillant entre contemporanéité et tradition, éphémère et permanence, réalité et fiction. Jouant sur différents niveaux de lecture pour en faire des métaphores plurielles, il expérimente les possibilités du numérique pour les appliquer et les mélanger à des savoir-faire traditionnels. En 2020, à l’issue de quinze mois de résidence à la Fondation Zinsou, il présente Agbara Women au Musée d’Art Contemporain de la Fondation Zinsou à Ouidah (Bénin). Corps de travail à plusieurs facettes, ce projet met en lumière les relations ambiguës et complexes entre femmes, pouvoir et histoire au prisme des reines peu connues, oubliées et/ou évincées de la mémoire collective.
Les créations d’Ishola Akpo ont été sélectionnées pour être présentées dans diverses institutions et événements internationaux dont : Musée Cobra (Amstelveen- 2022), les Rencontres Africaines de la Photographie (Bamako – 2022), le Musée national de l’histoire de l’immigration (Frankfurt – 2018) MO.CO Hôtel des collections (Montpellier – 2021), le Weltkulturen Museum (Paris – 2021) Fotonoviembre (Tenerife – 2017), LagosPhoto (Lagos – 2016), Festival Afreaka (São Paulo – 2015), Nuit-Blanche (Port-au- Prince – 2014), LagosPhoto (Lagos – 2016). Ses oeuvres ont rejoint, entre autres, les collections de la Fondation Zinsou, du musée du quai Branly-Jacques Chirac et de la fondation Montresso.
Aujourd’hui, sa résidence de recherche et de création à la Villa Saint-Louis Ndar prend la suite de son projet « Agbara women ». Il entend élargir et enrichir le contenu de ce projet en prenant en compte les dimensions archivistiques, conceptuelles et plastiques des histoires locales. La dialectique du corpus d’œuvres ainsi constitué navigue entre histoire-mémoire / visible-invisible. À travers ce projet artistique, Ishola transforme en oeuvre plastique les histoires des reines du continent qui ont pour la plupart été oubliées, effacées, négligées dans l’Histoire de plusieurs pays dont le Bénin (Reine Tassi Hangbé), le Sénégal (Reine Ndaté Yalla Mbodj), l’Angola (Reine Nzinga), etc. Cette résidence, à la Villa Ndar est pour lui l’occasion de porter un regard sur une figure emblématique de la résistance à la colonisation française : la Linguère Ndaté Yalla Mbodj (1810-1860). Reine pugnace et affirmée, elle fut la dernière grande reine du Waalo, et du royaume Wolof situé dans le nord-ouest de l’actuel Sénégal. Parallèlement à cette recherche dans le patrimoine historique du Nord du Sénégal, l’artiste porte un grand intérêt à la riche histoire photographique de l’ancienne capitale de l’Afrique Occidentale Française.