Journaliste, comédienne et humoriste, Gaëlle Bien-Aimé a cofondé en 2018 Acte, école d’art dramatique où elle enseigne les techniques du corps et de la voix. Elle est également artiviste, chroniqueuse et membre de l’organisation féministe Nègès Mawon. Elle a intégré en 2006 Le Petit Conservatoire, école de théâtre et des arts de la parole, où elle a bouclé trois ans d’étude des arts de la scène. En 2010, elle a entamé des stages en ethnodrame, Théâtre et Rituel, à l’Esact, École supérieure d’acteur de cinéma et de théâtre à Liège. En novembre 2015, elle a pris part à une formation intensive en humour à l’École nationale de l’humour à Montréal. Gaëlle Bien-Aimé a déjà écrit quatre pièces de théâtre, deux monologues et un spectacle de stand-up.
Lauréate de la résidence d’écriture francophone Afriques-Haïti 2022 (ALCA et Institut des Afriques), Gaëlle Bien-Aimé a bénéficié d’une résidence de trois mois en Région Nouvelle-Aquitaine à La Maison des écritures (La Rochelle), à La Maison des auteurs et autrices des Francophonies – Des écritures à la scène (Limoges) et à La Prévôté (Bordeaux). Durant cette résidence, Gaëlle Bien-Aimé s’est penchée sur l’écriture de sa nouvelle pièce de théâtre intitulée Port-au-Prince et sa douce nuit. Sa période de résidence à La Maison des auteurs et autrices a été clôturée par une lecture de sa pièce à Saint-Junien le 24 mars 2022 en partenariat avec Champ Libre.
C’est cette quatrième pièce Port-au-Prince et sa douce nuit qui a reçu le Prix RFI Théâtre 2022 et qui lui vaut donc cette résidence à la Villa Saint-Louis Ndar. Gaëlle Bien-Aimé nous présente Zily et Férah, un couple d’amoureux qui s’embrasse, se regarde, se parle, fenêtre ouverte, pendant une longue nuit à Port-au-Prince. Ils habitent dans une maison à Pacot, quartier huppé de la ville, mais la situation est plus que tendue… Zily, « poétesse en cavale », est depuis longtemps épuisée de ce pays qui lui a souvent fait « l’effet d’une pilule contraceptive ». Férah travaille à l’hôpital et voit toutes les atrocités de cette ville au bord du précipice.
Dans ce huis-clos, les amants se murmurent des mots doux, se caressent, se souviennent du temps passé, mais, entre-temps, l’horreur progresse dans une ville effondrée.
Comme l’a précisé l’autrice, « J’écris pour que les gens qui ne sont pas au pays ou qui ne connaissent pas Haïti comprennent ce qui s’y passe, c’est important pour moi. Car il y a un silence total des médias autour de ce qui se passe en Haïti. Depuis deux semaines, toutes les rues sont bloquées, depuis deux semaines, les gens sont bloqués chez eux. (…). On crève seul ! Et je me suis dit que cela pourrait peut-être aider un peu à ouvrir une fenêtre sur l’île ».
Résidence en partenariat avec le Prix RFI Théâtre