Emma Picard

Foudeune, la trame des mains
En résidence en janvier 2023
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Emma Picard définit son travail sur de multiples médium et supports comme de la « sculpture collaborative ». Animée par une recherche d’expériences basées sur le partage, elle développe de nouvelles manières d’aborder sa discipline artistique à chaque nouvelle création qu’elle entreprend. Ses œuvres résultent d’une démarche écologique puisque l’artiste n’utilise que des matières naturelles et recyclées : jus de citron et cire d’abeilles, graphite, terres colorées…
Son travail est traversé par ses préoccupations pour la représentation, l’image sculptée et la sur-sollicitation du sens visuel dans l’art, au dépens d’autres sens comme le toucher, l’odorat. Plus récemment, sa série « Expectations 2 » autour de la version en braille
de Playboy Magazine questionne l’objectivation de la figuration du corps, confrontant image et imagination: dans le décalage entre nos attentes et la réalité visuelle réside le mystère, ce qui lui aura valu le prix DDESSIN 2022.
Emma arrive à la Villa Saint-Louis Ndar avec « Foudeune, la trame des mains », un projet de dessin performé, collaboratif et féminin autour du henné pour des tatouages corporels et éphémères. Appelée Foudeune en wolof, cette pratique ancestrale et toujours d’actualité est essentiellement réalisée sur le corps des femmes, notamment sur leurs mains et pieds. Toujours fidèle à sa démarche, l’artiste implique des habitantes de Saint-Louis qui prêtent leurs mains à ses dessins. L’objectif étant de réaliser des chaînes humaines de main peintes au henné. Elle conçoit le dessin en anamorphose sur le volume des mains comme un acte de sculpture à travers lequel elle convoque aussi l’image de l’éphémérité dans la pratique du dessin.
En parallèle, Emma Picard explore le projet «NO TYPHA?», à travers lequel elle s’intéresse au dessin sur du papier de typha – roseau de la même famille que le papyrus, qui envahit l’embouchure du fleuve Sénégal. Au cœur des enjeux environnementaux actuels de Saint-Louis, plusieurs initiatives de débouchés naissent pour l’utilisation de ce typha, dont l’une artistique à travers la fabrication du papier de typha. De par son aspect tramé, la texture de ce papier provoque une décomposition et une sculpture de l’image, épicentre du travail d’Emma Picard.