Elvira Voynarovska est une artiste franco- ukrainienne, diplômée de l’ESAD Orléans en 2019. Directement après l’obtention du DNSEP, elle réalise un voyage dans la région des Carpates en Ukraine, puis une première résidence artistique à Gdansk en Pologne, où elle développe une recherche autour de la motte de foin, un élément archétype du monde rural. Ce travail lui permet d’affirmer son vocabulaire plastique, aux formes organiques, faisant voyager sa pratique de dessin contemporain vers la sculpture et l’installation. Depuis, grâce aux résidences et projets à l’international, elle se dirige vers une démarche transversale aux formes multiples sur des questions de l’architecture naturelle et de l’habitat éphémère.
Affectée par la guerre en Ukraine, mais aussi par le contexte écologique, il devient important voire vital pour Elvira d’orienter ses recherches sur l’habitat organique et vernaculaire vers des questionnements plus globaux de ce qui fait maison, refuge, endroit de protection tout en se basant sur les techniques primitives et archaïques qui deviennent actuelles et utiles aujourd’hui. Cette réflexion engendre un travail avec l’existant, ce qui est déjà là, dans une intelligence formelle et matérielle à travers une analyse transversale des architectures spécifiques de deux continents et plus précisément de deux pays, l’Ukraine et le Sénégal, afin de trouver des principes et des correspondances appartenant au patrimoine immuable de l’humanité.
Sa résidence à la Villa Saint-Louis Ndar s’inscrit dans cette dynamique de recherche sur l’architecture naturelle. Transposer ses analyses des techniques endogènes et traduire ses inspirations qui en découlent à l’échelle du dessin, de la sculpture, du volume : tel est l’objectif premier de son séjour. En effet, ce projet pluridisciplinaire questionne les structures naturelles vis-à-vis de notre architecture contemporaine, ainsi que les espaces quotidiens au sein desquels nous vivons du point de vue urbain. À travers Hata Elvira s’attache à analyser les notions telles que les archétypes ancestraux de l’architecture naturelle, le dôme et la spiritualité de l’habitat, la relation au paysage, les formes circulaires et leurs impacts sur le bien-être humain en créant des ponts entre les habitats traditionnels ukrainiens appelés « hata » et des typologies de « cases », maisons typiques en Afrique subsaharienne partageant de nombreux principes de construction tant au niveau formel que l’utilisation des matériaux durables et proches des éléments.