Diane Cescutti

Le processeur de fil
En résidence en juin et juillet 2023
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Diane Cescutti est une artiste transmédia française vivant et travaillant à Saint-Étienne. Sa pratique est basée sur la recherche et tire son origine du métier à tisser à l’origine de la computation. Par un abord spéculatif, fictionnel et narratif, elle tente de considérer les potentiels augmentés du tissage en explorant les généalogies partagées entre histoire du tissage et histoire des ordinateurs. Son travail passe par l’étude des savoirs artisanaux textiles, un aller-retour entre espaces virtuels et réels, l’analyse d’artefacts et l’approche de savoirs mathématiques. Diane développe une production plurielle qui convoque le tissage, la sculpture, l’installation, la vidéo, la 3D, afin de repenser, redéfinir et questionner nos rapports aux technologies, aux textiles, aux ordinateurs et à la manière dont ils se déploient en tant qu’outils de transmission de savoirs, de stockage de données, de traditions et de spiritualité.

Lors d’un premier voyage à Dakar, Diane rencontre un tisserand manjak, Edmar Rosa, qui l’initie au savoir-faire lié au textile. Elle tisse son premier pagne. N’ayant aucune langue en partage avec lui, cette transmission s’est faite directement à la surface du tissage, seul langage qu’ils avaient en commun. L’artiste plasticienne entreprend ainsi de continuer son initiation au tissage manjak en allant à la rencontre de tisserands, cette quête la conduit à cette résidence à Saint-Louis, pour concevoir avec ces artisans différents pagnes tissés. Les motifs seront élaborés à partir de l’étude de patterns ancestraux mêlés à des réflexions sur le mécanisme du métier à tisser manjak et les étoffes qui en découlent sont une forme d’ordinateur traditionnel, un processeur de fils qui dialoguent avec ce qu’est à la source un code, un algorithme, une forme d’écriture discrète. Dans la trame de ces tissages, Diane Cescutti souhaite intégrer des fils conducteurs en métal, qui permettront de transformer ces étoffes en objets augmentés. Elles deviendront ainsi des surfaces de savoirs qui, lorsqu’on les touche, activent histoires, contes, légendes visuelles et sonores. Ces contes mélangeant archives et narrations recueillies lors de sa résidence à Saint-Louis raconteront comment l’art du tissage et le métier à tisser mandjak sont une forme de technologie vernaculaire, spirituelle, un ordinateur de fils et de tradition.