Damien Ajavon est un artiste d’origine sénégalaise et togolaise né en France en 1990.
Il fonde sa pratique en se positionnant dans le monde par le prisme de l’héritage. L’interaction entre les expériences visuelles et tactiles a toujours joué un rôle important dans son processus artistique, il le voit comme une extension de lui, de son univers.
Dès lors, Damien Ajavon utilise ses influences africaines et occidentales comme véhicule pour sa narration textile et comme marqueurs visuels de son approche créative. C’est à travers un langage textile plutôt qu’oral qu’il déterre et tisse des liens avec sa descendance. Ce faisant, l’artiste met en pratique ses cultures africaines à travers les différentes méthodes dans lesquelles les fibres textiles peuvent être manipulées à la main et évoque des gestes artistiques pour l’apprentissage intergénérationnel et transatlantique.
Damien Ajavon souhaite explorer l’idée du textile comme protection ; une protection faite de ses propres mains. Tout au long de l’histoire, les mains ont été les premiers outils de création des différentes formes de protection que nous intégrons dans nos vies d’aujourd’hui. L’exemple parfait est la main de Fatima ou « Khamsa », symbole populaire dans les pays majoritairement musulmans veillant à protéger et à conjurer le mauvais œil. Avec ce projet de résidence sur le thème de la protection, il se demande : « Comment les techniques apprises à l’école (telles que le tissage et le tricot) peuvent-elles être utilisées pour exprimer les valeurs et les motifs de sa culture ? ». Cette résidence étoffe son savoir-faire et lui permet de trouver le soutien nécessaire pour réaliser des œuvres d’art textile dans un milieu prospère et hautement symbolique. C’est aussi pour cela qu’au-delà de l’aspect de la fabrication de morceaux de tissus comme source de chaleur et de protection, vecteurs d’éléments traditionnels, c’est également pour l’artiste un moyen d’expression culturelle et d’exploration de soi.
