Clelia Coussonnet est commissaire d’exposition indépendante, éditrice et auteure. Elle s’intéresse à la façon dont les cultures visuelles abordent les questions politiques, sociales et spirituelles de façon différente, ou complémentaire, par rapport aux autres disciplines. Ses recherches se sont focalisées sur les liens unissant les enjeux de pouvoir et de politique à la botanique, notamment dans les expositions Effet de Serre – Farah Khelil au Parc du Belvédère de Tunis en 2021 ; Planted in the Body au MeetFactory de Prague en 2021 ; Ground Control, au musée de l’Image Bildmuseet de Umeå en 2020 ; Leave No Stone Unturned (Remuer la terre) au Cube de Rabat en 2019 et Botany under Influence au apexart de New York en 2016. Par ramification, elle s’est plongée dans les environnements fluviaux et marins en considérant la liquidité, la toxicité et la contamination. Ses projets incluent Breaking Water au Contemporary Arts Center de Cincinnati en 2022 et Spoiled Waters Spilled lors de Les Parallèles du Sud Manifesta 13 au BNM de Marseille en 2020.
L’eau passe, la rive reste est un projet de recherche hybride rapprochant des pratiques artistiques et citoyennes dans la veine d’un art socialement engagé. Il prend tout son sens dans les rencontres tissées sur place avec les habitants comme avec d’autres résidents. Il s’appuie sur une recherche, à la fois historique et située, autour des effluents toxiques de Saint-Louis et sa région, tant dans le fleuve Sénégal que dans l’océan Atlantique, ainsi que sur l’expérience de la pollution que font, ou non, les habitants, pêcheurs et éleveurs.
Clelia Coussonnet engage des discussions locales sur la façon dont corps, paysages et écosystèmes sont affectés, et les soins qu’on peut leur apporter. La question de la production de savoirs, de leur transmission et partage, est au centre de sa pratique curatoriale. D’une part, elle souhaite collecter des récits intimes ou collectifs sur la relation des habitants au fleuve Sénégal au prisme de la contamination de l’eau. D’autre part, elle souhaite réunir le fruit de ses recherches en un réservoir d’idées mis à disposition d’artistes, d’élèves et de chercheurs, avec l’envie que L’eau passe, la rive reste favorise la poursuite de ces discussions et incite à créer des œuvres en résonance avec les histoires multiples des habitants et du fleuve.