Journaliste culturel ayant exercé aux Antilles (Guadeloupe et Martinique) et en Guyane, Adama Kouyaté, connu sous le nom de plume Adams Kwateh, est natif de Marsassoum en Casamance. Ce Journaliste professionnel multiplie ses productions littéraires, cinématographiques et musicales. Il se nourrit de l’amour des langues et littératures orales et mène des recherches en linguistique en langue mandingue et en arabe littéraire à l’Inalco Paris. Il est titulaire d’un diplôme supérieur, option relations internationales et se consacre au journalisme dans le quotidien France-Antilles. Il anime et coordonne des numéros spéciaux sur des événements historiques, autour des personnalités caribéennes ou africaines et participe à des congrès et séminaires de réflexions sur le livre, le cinéma, la chorégraphie.
Les hommes et les identités de la Caraïbe insulaire lui sont devenus familiers autant que les repères qui ont nourri son enfance et sa vie d’homme en Afrique. Sa longue et féconde présence sur la terre martiniquaise, il la doit à la promesse faite à la grande figure de la poésie et chantre de l’Afrique: Aimé Césaire. Adama Kouyaté a été durant des années dans la proximité de Césaire. Ce qui fait de lui le témoin privilégié des rendez-vous privés et officiels du poète ou le maire de la capitale martiniquaise.
Afin de marquer ce qu’il appelle lui-même « mon devoir de reconnaissance » à l’oeuvre de Césaire, il décide de réaliser « Insurrection perlière » un documentaire sur le jaillissement du Festival de Fort-de-France en 1971. Ce festival de Fort-de-France est « le rendez-vous du donner et du recevoir », un concept cher à Senghor et Césaire. Mais avant d’y parvenir, l’homme politique martiniquais a dû affronter de très nombreuses hostilités : le combat contre le racisme et le colonialisme du gouvernement français opposé à un festival culturel destiné à valoriser les identités africaines et caribéennes par le théâtre, la danse contemporaine et des musiques engagées. Par ailleurs, la ville dirigée par Césaire avait à combler le manque de centres pour l’expression et la formation culturelle des jeunes. Le sujet du documentaire s’articule, entre autres, autour des filiations entre l’Afrique et la Martinique. Le Sénégal, dont Saint-Louis représente un foyer fécond de la créativité césairienne. Cette fenêtre qu’Adama entrouvre sur l’intime grâce au cinéma permet de voir, à travers l’histoire du festival, les combats incessants que Césaire a dû mener contre la volonté assimilationniste de l’État français. Raison pour laquelle ce film, pour reprendre la formule de Césaire lui-même, est une arme miraculeuse, pour réarmer le pays, et notamment cette jeunesse à qui cette fenêtre ouverte sur le Festival permet de montrer ce que la Martinique, carrefour culturel du monde, est capable d’accomplir lorsqu’une véritable vision politique parvient à orienter dans une même dynamique les énergies créatrices.