Jules Romain Djihounouck est un danseur et chorégraphe né à Richard Toll au Sénégal. Après deux années à étudier le droit à l’Université, il décide de faire de sa passion un métier et se lance dans une carrière de danseur professionnel. Il se forme à la fois en danse hip-hop, en approche au sol, en danse contemporaine ou encore en danses traditionnelles africaines. Après avoir parcouru le monde en tant qu’interprète et danseur, il est lauréat du programme de résidence de l’Institut français à la Cité Internationale des Arts de Paris, une occasion pour lui de proposer une performance aux festivals Les traversées du Marais aux côtés de Yowa Ngoy Yollande et Afrique Utopies Performatives aux côtés de Amin Gulgee.
À la Villa Saint-Louis Ndar, il travaille sur son nouveau projet « La voie de l’ange », où il rend un hommage posthume à son ami artiste Al Faruq champion d’Afrique de slam disparu dans la fleur de l’âge. Ce solo de danse prend ses racines dans l’expression d’une profonde et douloureuse intimité. Une amitié dans la solitude causée par la disparition. Un spectacle qui plonge dans un univers poétique où le slam prend sa place avec l’homme au contralto, indélébile dans chaque cœur et esprit. À travers cette pièce, le danseur parcourt la scène de bout en bout comme à la recherche d’Al Faruq. Dans la démarche de vaincre la fatalité, le danseur se dope de la force optimale pour que fleurisse la vie encore et encore. Dans ses mouvements, dans le silence de sa voix, dans la gestuelle alambiquée de son corps, plus qu’un solo la pièce devient un duo de
danse entre deux amis cheminant ensemble même après la mort. Jules Romain met toute la mixité de styles de danse qui le caractérise au service de ses émotions pour exprimer tout son désarrois, sa révolte, sa résignation tout en se réfugiant dans les souvenirs d’une complicité fraternelle. Ainsi se mêlent danse contemporaine, breakdance et danses traditionnelles pour donner naissance à une forme chorégraphique personnelle très expressive et dynamique. Le danseur possède la scène, il en fait la page blanche sur laquelle il épanche une amertume rythmée qui, tantôt s’assimile à de l’exorcisme et tantôt à de l’adorcisme. Souhaitant vaincre la fatalité, le danseur se dope de la force optimale pour que fleurisse la vie encore et encore. Le travail qu’il mène dans cette résidence tend vers des mouvements d’introspection et d’explosion, une place importance est également donnée au silence de sa voix. L’objectif est de faire de ce solo un duo ou l’alter ego se manifeste par sa voix et son absence.